Analyses critiques
Vingt-cinq ans de publications en libre accès sur l’Afrique
Défis passés et futurs
Todd Leedy
Directeur adjoint et professeur au Centre d'études africaines
Université de Floride
African Studies Quarterly, la première revue en libre accès qui traite de questions liées à l'Afrique, a maintenu un modèle de publication mémorable pendant plus de 25 ans. Au cours de cette période, l'édition académique sur l'Afrique a évolué de manière significative. Ce texte examine ces changements à travers l'expérience d'une revue en particulier. Sous l'angle de la communauté, de l'infrastructure et des ressources, cet article explore la vulnérabilité et la résilience. Bien que des défis persistent pour African Studies Quarterly et de nombreuses autres revues axées sur l'Afrique, il y a des raisons d'être optimiste.
Mots-clés
Libre accès, multidisciplinaire, publication, Open Journal System
Plan de l'article
Introduction
Communauté
Infrastructure
Ressources
Vulnérabilité et résilience
Introduction
En 2022, l’African Studies Quarterly (ASQ) a célébré ses vingt-cinq ans de publications[1]. Première revue en libre accès dans le domaine des études africaines, l’ASQ reste engagée dans la publication de recherches sur l’Afrique évaluées par des pairs. Ainsi, l’ASQ a publié une grande variété de chercheurs, dont beaucoup sont bien connus dans la communauté des études africaines, tels Korwa Adar, Florence Bernault, Mbye Cham, Gracia Clark, Joost Fontein, Karen Hansen, Göran Hydén, Abiola Irele, Sean Jacobs, John Janzen, Lauren MacLean, D. A. Masolo, Ali Mazrui, Sabelo Ndlovu-Gatsheni, Moses Ochonu, Elliott Skinner, Aili Tripp et Kwasi Wiredu. Les cinq premiers volumes contenaient plus de 45 % d’auteurs africains (articles et contributions au numéro), tandis que dans les cinq volumes les plus récents, ce pourcentage a atteint près de 75 %[2]. Dans ces derniers volumes, la couverture géographique est conséquente avec des articles concernant plus de vingt pays, ainsi que de nombreuses études multi-pays ou continentales. Le dernier numéro de 2023 a inclus des critiques de livres de chercheurs issus de huit pays africains – Botswana, Éthiopie, Kenya, Lesotho, Malawi, Afrique du Sud, Tanzanie et Ouganda –, ainsi que de Chine, d’Allemagne, de Hongrie, d’Inde, de Turquie et du Royaume-Uni. Le lectorat de l’ASQ conserve également une forte présence africaine ; par exemple, les analyses de 2023 ont révélé que les dix premiers lieux d’accès (classés par nombre d’utilisateurs) étaient : Lagos, Abuja, Accra, Port Harcourt, Nairobi, Kampala, Londres, New York, Dar es Salaam et Le Cap.
Deux ans seulement avant la création de l’ASQ, Paul Zeleza affirmait que « les chercheurs africains ne peuvent continuer à être les invités indésirables au banquet intellectuel des autres » (Zeleza, 1995). Sur la base des chiffres ci-dessus, on pourrait sans doute soutenir que, du moins dans le cas de l’ASQ, les chercheurs africains ont non seulement toujours été les bienvenus, mais qu’ils contribuent désormais à façonner activement la configuration même de la table. Ainsi, le paysage de l’édition académique sur l’Afrique a changé de manière substantielle au cours du dernier quart de siècle. Cet article tente de poser un regard critique sur ces changements à travers l’expérience d’une revue. À travers le prisme de la communauté, de l’infrastructure et des ressources, l’article explore à la fois la vulnérabilité et la résilience.
Communauté
Conscients des possibilités qu’une croissance fulgurante des applications web pourrait apporter à l’édition universitaire au milieu des années 1990, plusieurs étudiants diplômés ont approché le directeur du Centre d’études africaines (CEA) de l’époque, Michael Chege, avec une idée que beaucoup jugeaient irréaliste : publier une revue multidisciplinaire entièrement en ligne et accessible gratuitement à toute personne disposant d’une connexion. En 1997, Chege a soumis cette idée au doyen du College of Liberal Arts and Sciences (CLAS) de l’université de Floride (UF). Vingt-cinq ans plus tard, nous sommes immensément reconnaissants au CLAS pour son soutien indéfectible.
L’équipe éditoriale fondatrice était composée de Chege en tant qu’éditeur, soutenu par les membres du corps professoral en science politique Errol Henderson et Carol Lauriault, gestionnaire de bureau au CEA, qui apportait son expertise en correction. Les doctorants Christopher Johnson et Richard Marcus sont devenus les premiers rédacteurs en chef, soutenus par d’autres étudiants diplômés qui ont assuré à la fois une révision interne des soumissions et un soutien technique. Le premier comité consultatif externe était composé en grande partie de chercheurs issus du réseau de l’éditeur fondateur, couvrant l’Afrique, l’Amérique du Nord et l’Europe.
Le comité éditorial (CE) est toujours constitué de bénévoles parmi les étudiants diplômés de l’UF, provenant de diverses disciplines en sciences sociales et humaines. Les lecteurs du CE effectuent un examen préliminaire des nouvelles soumissions et donnent leur avis à l’éditeur quant à la suite à donner au manuscrit. Les rapports sont discutés lors d’une réunion hebdomadaire avec le CE. Ce processus permet non seulement de faire avancer les soumissions dans le processus d’évaluation, mais il offre également aux étudiants une expérience de lecture critique en dehors de leur discipline et un aperçu sur la façon dont les décisions de publication sont prises.
Après près d’une décennie de publications avec l’ancien directeur du CEA comme éditeur, le professeur émérite Hunt Davis Jr. a pris le relais en 2010 et a rapidement reconstitué le comité consultatif. L’UF comptant en moyenne neuf diplômés en doctorat sur l’Afrique chaque année depuis 1985, nous avons puisé dans ce vaste vivier d’anciens élèves pour choisir un groupe diversifié et multidisciplinaire basé dans des institutions en Afrique, en Europe et en Amérique du Nord. De même, lorsque j’ai pris la direction de la revue en 2018, j’ai ajouté un groupe de rédacteurs associés parmi les anciens élèves de l’UF.
Le numéro inaugural comportait trois articles – dont deux rédigés par des professeurs de l’UF – ainsi que quelques critiques de livres écrites par des professeurs de l’UF et des étudiants de troisième cycle. Les numéros des premiers volumes sont restés modestes, avec en général deux à trois articles et cinq à dix critiques de livres. Janet Puhalla se souvient : « Au cours des premiers numéros, cela semblait être une période de famine ou d’abondance. Allions-nous avoir des soumissions ? Et pourrions-nous tout terminer à temps pour respecter un délai trimestriel[3] ? » Une stratégie pour augmenter la visibilité de la jeune revue a été la production de numéros spéciaux ciblés. Le premier en 1997 – « Crise dans les Grands Lacs » – présentait des contributions de René Lemarchand, Thomas Turner, William Reno et Tony Waters.
L’accent mis sur la multidisciplinarité a probablement aggravé les difficultés de développement auxquelles est confrontée toute nouvelle revue. Et il n’était pas prévu que de nombreux chercheurs restent réticents à l’idée de publier dans un média exclusivement en ligne, malgré le fait que l’ASQ soit une revue entièrement évaluée par des pairs et indexée. Ce qui semble omniprésent en 2023 a réellement défié le statu quo de l’édition académique au cours des dernières années du xxe siècle. Un nombre relativement faible de soumissions spontanées a suscité une culture éditoriale consistant à travailler très étroitement, et patiemment, avec certains auteurs pour amener leurs travaux à un niveau publiable. Cette culture a prospéré avec des éditeurs tels que Leonardo Villalón et Hunt Davis, et continue malgré les récentes augmentations spectaculaires du nombre de soumissions.
L’ASQ fait bien sûr partie de la vaste communauté des revues académiques consacrées à l’Afrique. Au cours de la dernière décennie, un groupe d’éditeurs s’est efforcé de faire connaître, en particulier aux chercheurs émergents, les connaissances pratiques et ésotériques de l’édition de revues. Ces efforts ont pris la forme de sessions publiques régulières lors de grandes conférences internationales telles que l’Association des études africaines (AEA), l’Association des études africaines d’Afrique (AEAA) et la Conférence européenne sur les études africaines (CEEA). Ces sessions abordent à la fois des questions générales sur la sélection des revues et les processus de soumission ainsi que des préoccupations spécifiques concernant l’usage de la langue, les taux d’acceptation et la communication éditoriale. Des ateliers organisés par l’African Studies Review (« Pipeline pour les nouveaux chercheurs ») et le Journal of African Cultural Studies (« Journal Academy ») ont également proposé des lectures critiques ciblées accompagnées de retours écrits et de mentorats individuels. Toutes ces opportunités ont permis aux éditeurs de se mettre en contact non seulement avec des auteurs potentiels, mais aussi entre eux.
Infrastructure
Au départ, l’ASQ ne disposait que de ressources humaines et d’un site web hébergé par l’université de Floride. Au bout de deux ans, elle disposait d’un bureau équipé d’un ordinateur et d’une imprimante. Un autre bureau et un autre ordinateur ont été ajoutés avec l’arrivée de Davis à la direction. La pandémie de Covid-19 a donné lieu à la création d’un bureau séparé pour le critique de livres. Un soutien informatique du CLAS ainsi que des conseils réguliers du bibliothécaire spécialiste de l’Afrique, Daniel Reboussin, ont également contribué à une croissance lente mais continue.
Pendant plus d’une décennie, l’ASQ n’était disponible qu’au format HTML pour optimiser l’accessibilité. Il est difficile de l’imaginer aujourd’hui mais l’accès à Adobe Reader n’était pas universel, et la taille des fichiers PDF posait certainement problème aux utilisateurs disposant de connexion commutée. La transition vers le format PDF, qui devient de plus en plus courant, a dû attendre que le personnel constate une amélioration suffisante de la bande passante pour les chercheurs et les étudiants, de sorte que cela n’affecte plus de manière significative l’accès. Richard Marcus se souvient : « Nous avons passé beaucoup de temps au début à discuter du format. Il ne s’agissait pas seulement de produire une publication en ligne de haute qualité et évaluée par des pairs, mais aussi de la technologie. Nous voulions que la bande passante soit réduite pour faciliter l’accès. Même aux États-Unis, l’internet était encore par ligne commutée… nos collègues africains n’avaient généralement accès qu’à des lignes commutées en payant à la minute[4]». Bien que les résumés restent disponibles en HTML, un assistant diplômé du CEA a développé un modèle – toujours utilisé aujourd’hui – et a converti tous les anciens numéros en PDF pendant les années 2013-2014.
Au départ, les logiciels de gestion de revues n’existaient pas ou dépassaient le budget, très limité, de l’ASQ. Notre système « fait maison » était loin d’être sans papier ! Bien que le personnel et les auteurs communiquaient essentiellement par e-mail, tout était imprimé et stocké. C’était une pratique courante au début des années 2000. Les tableaux de suivi des soumissions pouvaient s’étendre sur plusieurs pages. En 2008, notre bureau contenait deux armoires à quatre tiroirs de manuscrits, certains contenant même des disques de 3,5 pouces envoyés à l’ASQ à la fin des années 1990. Cette année-là, notre rédacteur en chef est passé sur Gmail, utilisant la fonction d’étiquetage pour classer chaque soumission. En 2024, l’ASQ fera enfin la transition vers le dernier environnement Open Journal System (OJS).
Bien qu’aujourd’hui l’ASQ soit hébergé sur un site web géré par WordPress, les systèmes de gestion de contenu n’existaient pas à l’époque. De plus, « il n’y avait pas de JavaScript, pas de Dreamweaver, donc nous avons dû apprendre à travailler en HTML[5] ». Cela a créé des défis potentiels, car tout candidat au poste de rédacteur en chef devait maîtriser le langage HTML et posséder de solides compétences organisationnelles et en communication. Le format s’est également avéré rebutant pour certains auteurs qui souhaitaient que des tirés à part paginés soient inclus dans leurs dossiers de promotion.
L’« empreinte » exclusivement numérique de l’ASQ a longtemps été maintenue au niveau local par le CLAS de l’université de Floride et au niveau national par la Bibliothèque du Congrès des États-Unis. Nous n’avons pas investi dans un service DOI. Bien que les frais annuels et d’enregistrement de contenu ne soient pas un obstacle pour l’ASQ, ils pourraient l’être pour une petite revue avec peu (ou pas) de soutien institutionnel. Dans la pratique, presque aucun de nos auteurs n’inclut d’informations DOI dans leurs références, et il n’y a tout simplement eu aucune demande de DOI de la part de nos auteurs ou lecteurs. Cependant, après le passage à OJS – avec le soutien technique des bibliothèques de l’UF et du Campus virtuel de Floride (CVF) – la mise en œuvre des DOI deviendra la norme pour les numéros à venir. Les bibliothèques de l’UF fournissent même un petit budget pour les services DOI aux revues qu’elles soutiennent.
Ressources
Après plus de vingt-cinq ans, l’ASQ reste toujours accessible gratuitement à toute personne disposant d’une connexion internet. Nous maintenons cette « norme diamant » de libre accès depuis le début : les auteurs ne paient jamais pour publier dans l’ASQ. Le libre accès n’était pas courant à l’époque de la création de la revue, nous utilisions simplement les termes « uniquement en ligne » et « gratuit », ce qui nous semblait assez radical à l’époque. Bien que certaines ressources aient été décrites plus haut – bureau, hébergement de site et archivage –, quels sont les engagements financiers plus immédiats, ou tangibles, qui sous-tendent la production d’une revue en accès libre ? Comme c’est souvent le cas dans le budget d’une université, les salaires représentent la majeure partie des coûts.
Bien que les premières années aient davantage ressemblé à une entreprise collective, avec des étudiants bénévoles, des professeurs et du personnel rémunéré à temps plein, il est rapidement devenu évident qu’un référent unique serait essentiel à mesure que les soumissions augmentaient. Cela a conduit à un financement par le CLAS d’un poste d’assistant diplômé à temps partiel en tant que rédacteur en chef. Il s’est occupé de toutes les tâches quotidiennes pendant plusieurs années avant que la croissance ne pousse le rédacteur en chef et le directeur à solliciter à nouveau le soutien du CLAS pour un deuxième poste d’assistant, cette fois en tant que responsable des critiques de livres. Ce double modèle de financement est en place depuis 2011, ces deux postes sont occupés en grande partie par des étudiants diplômés africains (en provenance d’Eswatini, d’Éthiopie, du Ghana, du Kenya, du Nigeria, de la Zambie et du Zimbabwe) qui poursuivent des diplômes dans divers domaines universitaires tels que la communication, la géographie, les sciences horticoles, la science politique, le développement durable et l’écologie de la faune. En 2023, ces deux postes représentent un coût annuel de plus de 70 000 dollars (bourses et frais de scolarité) supporté par le CLAS en soutien à la revue.
La direction de la rédaction a connu plusieurs changements au cours de ces décennies. Pendant les onze premières années, le rédacteur en chef de l’ASQ (Chege, Villalón) était également directeur d’un centre académique actif dans une université de recherche. Cette structure a fonctionné dans les premiers temps lorsque le nombre de soumissions restait faible et la charge de travail des éditeurs relativement légère, Corinna Greene prenant le relais de Lauriault pour l’édition des manuscrits et les tâches de production. Cependant, à mesure que la revue grandissait au début des années 2000, le niveau d’activité du centre a augmenté au point que l’ASQ a souvent dû céder la place à d’autres responsabilités de direction. Ainsi, lorsque Davis – après avoir dirigé un numéro spécial en 2007 – a proposé de reprendre la direction, ayant précédemment été éditeur de l’African Studies Review au cours des années 1980, l’accord a été immédiat[6].
Cette structure a duré encore dix ans avec Leedy, directeur adjoint du CEA, en tant que seul rédacteur associé. Davis supervisait à la fois le rédacteur en chef et le rédacteur des critiques de livres, tout en assurant la révision de tous les manuscrits acceptés. Leedy s’occupait de la relecture finale et de l’examen occasionnel des manuscrits. Ces rôles se sont inversés en 2018 avec le départ de Davis, qui est resté impliqué de manière hebdomadaire. À ce moment-là, Leedy a ajouté un groupe de rédacteurs associés dans le but de répartir de manière durable la gestion des manuscrits.
Vulnérabilité et résilience
Comme mentionné ci-dessus, la production d’une revue gratuite est loin d’être exempte de coûts. Bien que ce ne soit certainement pas impossible, il est difficile d’imaginer une opération entièrement bénévole dans le contexte universitaire actuel. Les professeurs et les étudiants semblent plus prudents quant à leur temps et leurs engagements, plus négociateurs dans leur prise de décision. Cette tendance s’est intensifiée pendant et après la pandémie, et s’est répercutée à l’extérieur de notre institution avec des difficultés pour trouver des évaluateurs volontaires. Ainsi, les aspects financiers constituent une source de vulnérabilité centrale. Bien que l’ASQ ait réussi à traverser pas moins de quatre doyens de faculté et cinq directeurs de centre, à tout moment un doyen pourrait réduire le financement des postes d’assistants existants – ou un directeur peut les réaffecter. De même, la direction de la revue se trouve actuellement dans le portefeuille d’un membre du personnel académique à temps plein, mais cela pourrait prendre fin si leurs priorités changent ou si cette personne est finalement remplacée par quelqu’un sans l’intérêt et l’expertise nécessaires.
Au moment de la création de l’ASQ, de nombreuses revues académiques africaines faisaient face à un avenir incertain en raison de contraintes financières et autres. La technologie allait-elle améliorer la situation ou ne ferait-elle que renforcer la position des revues européennes et nord-américaines ? En 1998, Damtew Teferra semblait optimiste : « Avec l’émergence des nouvelles technologies, on espère que de nombreux facteurs limitants seront éliminés, et que la vie et les conditions des revues africaines pourront être améliorées. » (Teferra, 1998). Près d’une décennie plus tard, environ 62 revues avaient un accès électronique complet grâce à l’African Journals Online (AJOL), mais toutes sauf une conservaient encore une version imprimée (Aina & Mutula, 2007). Cela signifiait que la promesse des nouvelles technologies d’« offrir un peu d’espoir aux éditeurs de revues qui luttaient contre des coûts d’impression et de distribution exorbitants » n’avait toujours pas été réalisée (Hussein & Smart, 2007). Comme l’expérience de l’ASQ en témoigne, le coût de la production et de la distribution ne sont pas nécessairement les plus contraignants. Les ressources humaines ont également un coût conséquent, malgré le bénévolat ; de plus, de nombreux chercheurs africains font souvent face à des charges d’enseignement lourdes et à des salaires bas, rendant le travail pour les revues encore plus difficile.
Pourtant, certains indicateurs incitent à l’optimisme. En 2024, AJOL présente plus de 700 revues provenant de 39 pays, dont près de 500 en accès libre[7]. Cela indique un changement significatif tant en termes de connectivité que d’innovation depuis 2007. Alors que l’ASQ entre dans sa troisième décennie, la participation du comité éditorial aux réunions hebdomadaires s’est largement rétablie, après une baisse significative pendant la pandémie lorsque les réunions se faisaient en visio. Le nombre de soumissions des chercheurs basés en Afrique est resté stable pendant ces années et s’est renforcé depuis 2022. L’inclusion régulière de l’ASQ dans les forums d’éditeurs et les tables rondes entre dans sa deuxième décennie, offrant une visibilité et un contact avec une autre génération de chercheurs émergents. L’éditeur de l’ASQ a récemment consulté plusieurs autres projets de lancement de revues, tant en Afrique qu’en Amérique du Nord. Enfin, un directeur de centre nouvellement élu reconnaît la valeur ajoutée de l’ASQ pour cette institution au niveau local, ainsi que les efforts et les ressources nécessaires pour le faire progresser. Alors que les revues en accès libre ont proliféré depuis la fin des années 1990 – et que le modèle de l’ASQ n’est certainement pas la seule voie possible –, nous espérons que cette réflexion apportera une contribution utile à l’histoire et à l’état actuel de la publication sur l’Afrique.
Notes
[1] Certaines parties de cet article ont déjà été publiées dans Leedy (2018).
[2] Cette tendance va à l’encontre des résultats obtenus pour d’autres revues, telles que African Affairs et The Journal of Modern African Studies. Voir Briggs et Weathers (2016).
[3] Janet Puhalla, communication personnelle, 27 février 2018.
[4] Richard Marcus, communication personnelle, 26 février 2018.
[5] Richard Marcus, communication personnelle, 26 février 2018.
[6] Hunt Davis, communication personnelle, 12 octobre 2023.
[7] African Journals Online. https://www.ajol.info/index.php/ajol (consulté le 1er mai 2024).
Bibliographie
Aina, L. O., & Mutula, S. (2007). Opportunities for Electronic Publishing in Africa. Dans Mlambo (ed.), African Scholarly Publishing Essays (p. 194). African Books Collective.
Briggs, R., & Weathers, S. (2016). Gender and Location in African Politics Scholarship: The Other White Man’s Burden? African Affairs, 115.460, 466-489.
Hussein, J., & Smart, P. (2007). Journal Publishing in Africa. Dans Mlambo (ed.), African Scholarly Publishing Essays (p. 174). African Books Collective.
Leedy, T. (2018). ASQ à vingt. Centre d’études africaines, rapport de recherche 2017-2018, 8. https://africa.ufl.edu/wp-content/uploads/sites/167/Research-Report_18_forweb.pdf
Teferra, D. (1998). The Significance of Information Technology for African Scholarly Journals. Dans Altbach et Teferra (eds.), Knowledge Dissemination in Africa: The Role of Scholarly Journals (p. 48). African Books Collective.
Zeleza, P. (1995). Fabriquer et consommer le savoir : Bibliothèques et édition africaines. Conférence internationale sur le livre et les bibliothèques, Göteborg. Dans J. Jaygbay, The Politics and Prospects for African Scholarly Journals in the Information Age. Dans Altbach et Teferra (eds.), Knowledge Dissemination in Africa: The Role of Scholarly Journals (p. 68). Bellagio Publishing Network.
Pour citer l'article :
APA
Leedy, T. (2024). Vingt-cinq ans de publications en libre accès sur l’Afrique : défis passés et futurs. Global Africa, (7), pp. 166-171. https://doi.org/10.57832/sqfa-e396
MLA
Leedy, T. "Vingt-cinq ans de publications en libre accès sur l’Afrique : défis passés et futurs". Global Africa, no. 7, 2024, p. 166-171. doi.org/10.57832/sqfa-e396
DOI
https://doi.org/10.57832/sqfa-e396
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